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21-02-2011

La Libye au bord de la guerre civile, au Bahrein l'opposition au centre de Manama

El Watan - La Libye au bord de la guerre civile, le centre de Manama tenu par l'opposition, des rassemblements au Maroc et en Iran: l'onde de choc née en Tunisie, puis en Egypte, continuait dimanche de se propager d'Afrique du Nord au Moyen-Orient.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé dimanche à "ne pas faire usage de la force et à respecter les libertés fondamentales" dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient en proie à une contestation populaire sans précédent.
Les violences lors des manifestations en Libye contre le pouvoir de Mouammar Kadhafi ont fait au moins 233 morts depuis le 17 février, dont 60 pour la seule journée de dimanche dans la ville de Benghazi, selon un nouveau bilan publié lundi par l'ONG Human Rights Watch.
Un des fils du colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir depuis 42 ans, Seïf Al-Islam, a affirmé dimanche soir dans une allocution télévisée que le peuple devait choisir soit de construire une "nouvelle Libye" soit de plonger dans la "guerre civile", alors que les affrontements ont gagné la capitale Tripoli.
Selon Seïf Al-Islam, les bilans donnés par "les médias étrangers" sont "très exagérés". Mais il a reconnu que plusieurs villes du pays, dont Benghazi et Al-Baïda, dans l'est, étaient la proie de violents combats et que les émeutiers s'étaient emparés d'armes militaires.
Seïf Al-Islam qui conduisait le courant réformateur depuis 2007, avant d'annoncer sa retraite politique un an après, a affirmé que la Libye était la cible d'un complot étranger.
Dimanche soir, des tirs nourris étaient entendus dans plusieurs quartiers de la capitale, où les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants dans le quartier populaire de Gurgi, selon un habitant du quartier joint par l'AFP au téléphone. Un autre témoin a indiqué à l'AFP avoir vu en début de soirée des pneus brûlés dans ce quartier situé à l'entrée ouest de Tripoli.
Le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, a annoncé dimanche soir au Caire qu'il démissionnait de son poste pour rejoindre "la révolution" et protester contre la "violence contre les manifestants" dans son pays.
Les violences dans l'est de la Libye ont fait fuir des centaines de Tunisiens arrivés dimanche dans leur pays par le poste-frontière de Ras-Jdir et disant voloir échapper à "un vrai carnage", a indiqué à l'AFP un responsable syndical contacté sur place.
L'UE a appelé dimanche soir le colonel Kadhafi à répondre aux aspirations "légitimes" de son peuple et à cesser de réprimer dans le sang les manifestations, en dépit des menaces de Tripoli envers l'Europe d'ouvrir les vannes de l'immigration clandestine.
Le pays est un point de passage privilégié de réseaux d'immigrants clandestins venus d'Afrique, du fait de ses 2.000 kilomètres de côtes et des 4.000 km de frontières qu'il partage avec ses six voisins africains.
Dans le Golfe, le petit royaume de Bahreïn, où se trouve le quartier général de la Ve flotte des Etats-Unis, est toujours secoué par des manifestations réclamant une libéralisation du système politique, dominé par la monarchie sunnite et dont la majorité chiite de la population se dit exclue.
Des centaines de protestataires ont passé une nuit sans encombres sur la place de la Perle, dans le centre de Manama, reconquise après le retrait samedi de l'armée et de la police.
L'union générale des syndicats de Bahreïn a levé son mot d'ordre de grève générale, estimant que ses demandes d'un retrait de l'armée et du droit de manifester ont été satisfaites.
A Téhéran, les forces de l'ordre se sont largement déployées alors que des partisans de l'opposition tentaient de se rassembler en divers points pour commémorer le septième jour après la mort de deux jeunes tués lors d'une manifestation le 14 février, selon des sites d'opposition et des témoins.
Faezeh Hachemi, la fille de l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, a été interpellée dimanche après-midi alors qu'elle "lançait des slogans provocateurs" pour pousser les gens à manifester, avant d'être libérée un peu plus tard, a rapporté l'agence Fars.
Ces rassemblements, les premiers depuis un an, ont lieu à l'appel notamment des deux principaux leaders de l'opposition réformatrice, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi.
Au Maroc, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi. "Liberté, dignité, justice", scandaient des manifestants à Casablanca.
Des incidents se sont produits à l'issue de rassemblements à Marrakech (sud) et à Larache (nord), où des personnes étrangères à la manifestation ont pillé des magasins et attaqué des édifices publics, selon des sources concordantes.
L'opposition parlementaire au Yémen a annoncé dimanche qu'elle se joignait au mouvement de protestation mené notamment par des étudiants contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, affirmant qu'elle ne reprendrait pas le dialogue avec le gouvernement sous la menace des armes.
Hassan Baoum, principale figure de la contestation sudiste, a été arrêté après son arrivée à Aden, où il comptait participer au mouvement. Un manifestant y a été tué dimanche, selon des sources médicales.
Plusieurs centaines d'étudiants ont en revanche manifesté devant le campus de l'Université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir tenus à l'écart par la police.


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